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'avais donné rendez-vous à Mae au port de Paris. J'aimais bien marcher près des bateaux, derrière les arbres qui me cachaient des gens de l'autre côté de la rue. J'avais acheté deux cafés à la vanille en me rendant sur les lieux et en attendant Mae, j'avoue que j'avais l'air légèrement accro à la caféine... Non pas que l'opinion d'autrui me dérangeait, remarquez. C'était toujours mieux de passer pour un caféïnomane qu'un type qui se drogue à l'héroïne en public! Ces temps-ci, j'avais remarqué un truc qui me faisait bien rire. J'avais deux de mes meilleurs amis qui venaient du même endroit et qui ne se connaissaient pas. Bon, on va me dire, oui mais, le Québec, c'est quand même trois fois plus grand que la France, alors les chances sont assez faibles, mais bon... Moi, je trouvais ça drôle et c'est tout!

Je les aurais bien vu ensemble. Mae semblait triste dès que je lui demandais pourquoi elle ne fréquentait personne. C'est vrai quoi! C'est inconcevable qu'une fille aussi chouette et jolie qu'elle n'aie personne dans sa vie! Avouez que c'est difficile à croire! Je n'osais tout de même pas lui glisser un mot à propos de Kalvin, car je sentais qu'elle n'était pas prête. Enfin, peut-être qu'aujourd'hui, je pourrais faire ma B.A et au moins lui dire à quel point mon pote Kalvin était un type bien et qu'il fallait absolument que je lui présente. D'un autre côté, Kal était aussi fermé qu'une huître dès qu'on lui parlait de fréquenter quelqu'un.

J'avais vraiment du mal à les comprendre ces deux-là... Pourtant je ne pouvais pas vraiment parler. Moi-même, j'avais un gros problème avec le fait de m'imaginer en couple avec une femme. Je pensais encore à Apple et elle me manquait, même si le fait qu'elle n'ait même pas daignée me donner de ses nouvelles depuis des années me fasse souffrir au point de ne plus jamais souhaiter revivre la possibilité que ça m'arrive à nouveau. Bref, je n'étais pas l'entremetteur idéal, mais à défaut de chercher du bonheur pour ma propre personne, autant en chercher pour les autres!

J'étais perdu dans mes pensées, tout prêt de mon propre bateau, à me demander ce que je pourrais bien y ajouter pour qu'il soit encore plus parfait, quand je sentie une paire d'yeux qui me scrutaient. Étais-je si fantasmagorique ou bien mon amie était arrivée? Je ne me retournai pas, préférant laisser la personne venir à moi ou non. De toute façon, c'était ici que j'avais donné rendez-vous à Maëlys. Mon nom était écrit en noir sur un panneau de bois devant mon bateau. C'était presque impossible qu'elle ne me trouve pas! Les pieds dans l'eau, je songeais déjà à détacher la corde qui tenait mon bateau au quai pour faire un tour avec mon amie, question de changer d'air un peu et d'oublier le tourbillon de la grande ville.