Carter & Apple ♥

Une semaine, cela faisait maintenant une semaine que j’avais revu Carter et que nous avions décidé de redevenir amis. Nous ne nous étions pas encore revus mais nous nous envoyions tout de même plusieurs sms par jour, des dizaines parfois. J’avais également fait la rencontre de son colocataire, Armand un charmant garçon d’ailleurs enfin bon, là n’était pas la question. J’avais su au cours de cette semaine que ce n’était pas de la nostalgie que je ressentais, j’avais besoin de lui, de ses messages et surtout de le revoir encore et encore même si nous n’avions pas trouvé de moment pour nous voir pour le moment.

Enfin bref, on était samedi, jour de lessive pour ma part. J’étais donc descendu à une des laveries de la résidence avec mon bac à linge, la musique de mon Ipod aux oreilles. Je mis donc ma machine à tourner et prit un des magazines people que j’avais amené avec moi pour m’occuper. Tout en en lisant un et en écoutant ma musique, je m’étais assise sur une machine, jonglant avec mon portable bien sûr pour envoyer des messages.

Au bout de quelques chansons en mode aléatoire, je tombai sur ma chanson phare du moment, une chanson relativement stupide mais qui m’amusait beaucoup : Ai si eu ti pego de Michel Telo. Je descendis alors de la machine sur laquelle j’étais assise et posa ma revue dessus. Je partis alors dans un délire, comme ça pouvait m’arriver souvent et me mis à danser et chanter sur cette chanson, quelques peu équivoque quand on comprend les paroles et la chorégraphie…

A fond dans ma chorégraphie, je ne me rendis pas compte que quelqu’un était entré malgré le fait que j’ai fermé la porte a clé en entrant…

APPLE & CARTER

J

e venais de rassembler de quoi passer une bonne partie de la soirée à faire du lavage. En fait, j'avais passé la semaine un peu comme dans un rêve à texter Apple au moins une dizaine de fois par jour, sinon plus. J'en avais oublié mes tâches quotidiennes et le résultat se trouvait dans mon panier, que je trimballais jusqu'à la laverie la plus près de ma chambre.

La clé en main, j'hésitai un moment avant d'ouvrir la porte car mon regard s'était attardé à la seule personne se trouvant à l'intérieur à cette heure tardive où normalement il n'y avait personne. Je n'avais pas revu Apple depuis l'épisode de nos retrouvailles dans l'ascenseur et voilà qu'elle était dans la laverie, en pleine nuit à se dandiner comme je l'aurais fait moi-même. C'était donc toujours la même Apple. Celle que j'aimais. Celle qui faisait battre mon coeur si vite et ce malgré le temps qui passait. Jamais je n'avais cessé de l'aimer comme au tout début et en ce moment, j'hésitais entre me payer sa tête ou me joindre à elle. Je ne pouvais nier la chanson qu'elle écoutait, même si je ne l'entendais pas. Il n'y avait qu'à voir la danse qu'elle faisait pour savoir exactement de quoi il s'agissait!

J'ouvrai tout de même la porte sans faire de bruit et me glissai à l'intérieur en déposant mon panier sur le sol puis j'en profitai pendant qu'elle semblait gênée pour la prendre par les mains et lui faire faire quelques pas de danse, un sourire moqueur en coin.

- Alors c'est ici que je dois venir, en pleine nuit pour te voir? J'avoue que c'est un spectacle qui me plaît bien! me moquais-je, sans méchanceté. Elle était toujours aussi mignonne. Si mignonne qu'il m'était difficile d'y résister.

- Sweetheart, tu ne dois pas arrêter parce que je suis là! Je crois qu'on risque de bien rigoler cette nuit!

Il n'y avait qu'elle que j'appelais ainsi et je ne l'avais pas fait depuis ces cinq dernières années. Bref, depuis que nous n'étions plus ensemble, mais la voir ainsi, je n'avais pu me retenir... Je savais qu'elle remarquerait le fait que ce petit surnom avait refait surface. Après tout, ce n'était pas parce que nous étions 'amis' que je devais cesser d'espérer et de faire en sorte qu'elle s'ennuie des moments que nous passions ensemble jadis! Bien au contraire. Je voulais qu'elle s'en souvienne.

- J'ai apporté du café pour deux. Je suis un accro du café, je ne t'apprend rien, mais je peux me passer du deuxième, si tu es prête à m'accorder ta présence pendant que je me débarasse de tout le lavage que j'ai à faire étant donné que j'ai passé une semaine passablement occupé à texter une certaine amie...

Alors que j’étais en plein délire, on me prit les mains. Je vis alors Carter qui, amusé me fit : « - Alors c'est ici que je dois venir, en pleine nuit pour te voir? J'avoue que c'est un spectacle qui me plaît bien! » Je retirai alors mes écouteurs et coupa mon ipod.

- Faut croire que oui ! fis-je, le sourire aux lèvres.

« - Sweetheart, tu ne dois pas arrêter parce que je suis là! Je crois qu'on risque de bien rigoler cette nuit! » Je fus alors parcouru de frissons, ce surnom, c’était le petit nom qu’il me donnait lorsqu’ils étaient ensembles. Je lâchai alors les mains de Carter et retournai machinalement poser son ipod sur la machine pendant qu’il mit son linge dans une machine. Je n’avais bien sûr pas besoin de ça pour me souvenir de tous les bons moments qu’on avait pu passer ensemble. Je ne réussi pas à aligner deux mots suite à cette réplique.

Une fois de plus, ce fut Carter sui rompit le silence que j’avais instauré malgré moi. « - J'ai apporté du café pour deux. Je suis un accro du café, je ne t'apprends rien, mais je peux me passer du deuxième, si tu es prête à m'accorder ta présence pendant que je me débarrasse de tout le lavage que j'ai à faire étant donné que j'ai passé une semaine passablement occupé à texter une certaine amie... » Une amie ? Une amie qu’il appelle « Sweetheart » ?? Elle n’en pouvait plus de cette idée d’amie, c’était complètement idiot, leurs messages n’avaient rien de messages d’amitié.

- Mais bien sûr, c’est trop dur d’envoyer des messages tout en attendant que la machine tourne ? Ou même, de passer ¾ d’heure sans envoyer de message à cette personne ?

Non je n’avais pas dis le mot amie, ce n’était pas mon ami, je n’en avais aucun envie. Je m’étais également appuyée contre la machine où était posé mon portable, mon ipod et mes magazines, le regardant. Je n’avais pas relevé l’idée du café, à vrai dire, je m’en fichais. Je me retenais surtout de ne pas lui sauter dessus, lui avouer ce que je ressentais, qu’il ne m’avait pas simplement manqué.

Bien sûr elle avait totalement raison. J'aurais eu emplement le temps de m'occuper de nettoyer mes vêtements. Normalement oui, sauf que ce qu'elle ignorait, c'est que j'avais passé la semaine la tête ailleurs à penser à elle. Même Armand m'avait demandé pourquoi j'étais aussi lunatique. Il y avait de quoi se poser des questions. Surtout lorsqu'il m'a vu mettre mon chandail à l'envers et jeter mon assiette et ma fourchette dans la poubelle ce midi...

Bref, je ne me rapelle pas très bien de ce que j'ai pu faire cette semaine, sauf les textos et appels à Apple. Je me rappelais enfin ce que ça faisait d'être amoureux. De sentir des milliers de papillons dans son estomac dès qu'on la voit, qu'on voit l'un de ses messages ou qu'on entend sa voix. Ça m'avait manqué...

M'approchant de celle que j'aime, je poussai son portable pour l'asseoir sur la machine à laver où elle était appuyé et m'approchai d'avantage jusqu'à ce que tout ce que j'arrive à voir soit son visage, mes yeux rivés aux siens. Je n'étais pas fou. J'avais comprit qu'elle ne voulait pas prononcer le mot ami.

- Non, je n'ai pas eu le temps. J'étais trop concentré à penser à toi. Apple... Je ne ferai jamais un bon ami pour toi. Je casserais la gueule à tout tes prétendants.

Je chuchotais plus que je ne parlais, mais j'étais si près d'elle qu'elle n'avait pas le choix de comprendre tout ce que je disais. Je n'avais aucune envie de jouer le bon garçon. Je n'en pouvais plus et je voulais qu'elle sache que je n'étais pas là pour jouer le rôle de son ex qui est devenu son ami. Je la tenais toujours par la taille pour l'avoir soulevé plus tôt.

- Je préfère que nous reprenions notre relation là où nous l'avons laissé il y a cinq ans... Je t'aime toujours et crois-moi que ça n'a rien à voir avec de l'amitié! lui avouais-je, juste avant de lui démontrer clairement ce que je ressentais en m'approchant d'avantage pour remonter mes mains sur son visage et mes lèvres sur les siennes. D'abord doucement, mais de façon plus pressante par la suite. Je brûlais de l'intérieur. Je me consumais seulement en l'embrassant. Je n'osais même pas penser à ce que ce serait le jour où nous irions au-delà des baisers. En fait, je n'arrivais pas à penser correctement. La seule chose que j'espérais, c'était qu'elle ne me frappe pas pour avoir été trop direct. Nous avions toujours été passionés, mais ce que je venais de faire était disons... Un cran de plus que ce que nous étions habitués...

Carter s’approcha de moi après ma réplique et me souleva afin de m’asseoir sur la machine à laver. Il aurait vraiment fallu être idiot pour ne pas se douter de ce qui allait enfin se passer. « - Non, je n'ai pas eu le temps. J'étais trop concentré à penser à toi. Apple... Je ne ferai jamais un bon ami pour toi. Je casserais la gueule à tout tes prétendants. » Je ne pu m’empêcher de rire légèrement. Ses prétendantes ? Il n’aurait mieux pas valu que je les vois. Jalouse ? Mais non voyons… « - Je préfère que nous reprenions notre relation là où nous l'avons laissé il y a cinq ans... Je t'aime toujours et crois-moi que ça n'a rien à voir avec de l'amitié! » Sans avoir le temps de réagir, de dire quoi que ce soit Carter vint m’embrasser, un baiser passionné comme avant. Il m’avait manqué oh que oui, et à ce moment précis, j’oubliais toutes ces années loin de lui. Je prolongeai ce baiser encore quelques secondes, avant de poser une main sur sa joue et de le regarder dans les yeux. Je fis glisser mes doigts le long de son visage, ainsi que sur ses lèvres….

- Dire que j’ai osé penser que ce que je ressentais pour toi n’était que nostalgie … Je t’aime, je t’aime, je t’aime !

Ca faisait tellement de bien de pouvoir lui dire à nouveau. Reposant mes lèvres sur les siennes de façon plus que passionnée, bien plus qu’à nos seize ans, je vins faire le tour de la taille de mon amant avec mes jambes, venant donc le rapprocher encore plus de moi. J’avais besoin de le sentir avec moi, près de moi, presque à moi. Nous avions toujours été très fusionnels tous les deux, et rien ne semblait s’être effacé à ce niveau là. Certes nous n’en étions restés qu’à des baisers, des caresses mais nous avions tout de même vécu une relation passionnée et fusionnelle. Maintenant après cinq ans sans se voir, il fallait que nous rattrapions le temps perdu et je nous faisais confiance, nous n’aurions pas de mal pour ça.

Mes pensées brouillées par la réponse physique d'Apple, mais surtout par ce qu'elle venait de me dire, je nageais en plein rêve. J'avais abandonné toute crainte et réticence passé envers l'amour. J'avais toujours eu confiance en elle, sauf durant notre séparation. En fait, j'avais longtemps espéré qu'elle reviendrait, puis, ces dernières années, je m'étais assombri. J'étais méfiant envers les relations amoureuses et je ne faisais plus assez confiance pour m'investir avec une femme. Puis, elle était revenue et avait recréé sa magie pour moi. Elle avait repoussé du revers de la main ce brouillard dans lequel je vivais. Elle était ma magicienne et je ne la laisserais plus jamais partir loin de moi.

J'étais tellement heureux et dans notre bulle enfin retrouvée, abosrbé par elle et rien d'autre, que j'embrassai son visage parfait, commençant par son nez, son front, ses paupières, pour passer au creux de sa mâchoire, me glissant un chemin vers le lobe de son oreille pour retourner patiemment jusqu'à sa bouche. Si on se faisait pincer en ce moment, nous aurions droit à de sérieuses remontrances. Moi qui avait récemment dit à Cameron et October d'y aller mollo sur les démonstrations d'affection dans les lieux publics, j'étais en train de faire exactement la même chose. Bon, il n'y avait personne, c'était la nuit et l'endroit était verrouillé, mais qui sait? Une personne ayant la clé aurait pu se pointer... En fait il existait trois clés. On devait emprunter la clé si on venait de nuit et la troisième clé appartenait à l'homme de l'entretien, qui ne travaillait pas de nuit, donc, aucune chance qu'on ouvre la porte en fait... Mais les rideaux étaient tous ouverts et c'était la seule chose qui me dérangeait. Non pas que nous allions aller plus loin dans cette pièce, mais parce que je voulais garder notre bonheur pour nous.

Je ne pouvais pas aller plus loin à la laverie pour la simple et bonne raison que ce serait notre première fois et comme cela aurait dû être vraiment notre première fois, du moins j'aurais souhaité que ça le soit si elle n'était pas partie vivre en Italie. Ça aurait dû être ainsi et j'avais envie de faire comme si. De rendre ce moment-là spécial, pas qu'on se souvienne de ce moment s'étant passé dans une laverie entre des paniers de linges sales...

Cela ne m'empêchait évidemment pas de profiter enfin de la présence d'Apple et de lui rappeler à quel point j'étais celui qui la rendrait non seulement heureuse, mais qui arriverait à la faire rougir en pensant à moi, si vous voyez ce que je veux dire. Je me dégageai d'elle le temps de tirer tout les rideaux puis revins vers elle au plus vite, le sourire aux lèvres.

- Plus personne ne décidera pour nous. Je ne les laisserai pas faire. Sweetheart... I love you so much...

L'émotion l'ayant emporté, mon français avait disparu de la circulation. Apple savait bien que lorsque que je lui parlais en français et que l'anglais revenait au galop, c'était à causes de sentiments profonds, que je sois fou amoureux ou en colère. C'était car j'étais sincère.

- I'm yours, you know it don't you, lovely? lui avouais-je en la couvrant de caresses et de baisers. C'était vrai et j'étais certain qu'elle le savait. Je lui appartenais.

Heureuse, c’était le mot, j’étais la plus heureuse à ce moment précis. J’avais retrouvé l’homme que j’aimais. « - Plus personne ne décidera pour nous. Je ne les laisserai pas faire. Sweetheart... I love you so much... » Il avait parlé anglais et je savais très bien pourquoi, il avait été submergé par l’émotion, par ses sentiments. « - I'm yours, you know it don't you, lovely? »

- I do darling, I do…

Je descendis de la machine à laver où j’étais installée et, entourant son cou de mes bras, l’embrassai à nouveau. Elle entendit alors sa machine qui venait de finir de tourner.

- On récupère notre linge, on le range et on se retrouve chez moi ? ma coloc est pas là et je n’ai vraiment pas envie qu’on se quitte comme ça ce soir.

Dis-je avec un sourire, me mordillant la lèvre inférieure avant de déposer des baisers dans son cou. Cette scène j’en avais rêvée, enfin, pas la scène de la laverie mais celle des retrouvailles où Carter me pardonnerait. Mais pour moi c’était seulement un rêve, jamais je ne le reverrais, jamais il ne voudrait à nouveau de moi… J’étais donc vraiment vraiment épanouir et heureuse d’être à nouveau dans ses bras, d’entendre ses mots doux, recevoir ses baisers, ses caresses mais aussi pouvoir le toucher et le regarder lui et pas une photo datant de cinq ans.